12 décembre 2008
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POÈME DE GIVRE
Connais-tu le mot pour endormir l’enfant ?
Écoute !
J’habite dans une ville,
où chaque pas est un pas qui brûle.
Dans une maison pâle avec un grand chapeau
de ciel gris.
C’est une maison immense.
Avec un cœur immense.
À t’entendre parler, aujourd’hui
je crois n’avoir rien fait dans cet incendie.
Quelqu’un m’a parlé de la haine,
ignorant ce mot pour l’enfant.
J’ai appris les paysages de la musique,
et le vent sur le toit fait tourner la rose.
Je ne parle pas,
je dis simplement des contours de mon cœur.
Et ce n’est rien qu’une ligne d’amour
blessée par tes yeux.
Te rappelles-tu cette rue
où nous marchions côte à côte ?
Une cloche sonnait.
Une autre aussi.
Dans ce silence moderne j’épelais ton prénom.
Le monde n’est plus à l’échelle de nos cœurs,
et que dire de nos cœurs ?
Les arbres m’ont parlé de toi
ce printemps dernier.
Ils avaient des oiseaux dans leurs yeux.
Maintenant
le givre fond sur la vitre.
1964